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« ATTERRIR », UN PROJET DE CARTOGRAPHIE COLLABORATIVE DES COMMUNS RURAUX, FORESTIERS ET MARITIMES



Tandis que la pensée de Bruno Latour nous incite toujours plus à poser les pieds au sol en prenant conscience du fait que "le Terrestre n’est plus le cadre de l’action humaine mais qu’il y prend part", de nombreux lieux ruraux, forestiers ou maritimes présentent encore aujourd’hui des caractéristiques, des règles, des savoirs partagés et des communautés d'usage qui en font des « communs », avérés ou potentiels. Trop souvent méconnus ou considérés comme obsolètes, dans un monde en crises, ils semblent au contraire très pertinents par leur ancienneté, leur longévité, leur diversité présente sur tous les continents, leur gestion sobre des ressources, les risques naturels dont ils protègent, les services vitaux qu'ils rendent à la Planète et aux êtres qui l'habitent, dont nous Humains. Ils pourraient ainsi constituer une puissante alternative citoyenne à la logique capitaliste de prédation et de destruction de ressources et milieux naturels indispensables à la vie sur Terre.

C’est de ce constat partagé sur une liste de discussion du réseau francophone des communs qu’est né le projet de cartographier et de caractériser ces communs ruraux, forestiers et maritimes français. Le petit groupe de travail qui en est sorti, s’est donné pour objectif de construire une « preuve de concept » d’un outil de cartographie contributive qui permette de localiser et de documenter de manière participative, un nombre significatif de ces communs ruraux, forestiers et maritimes. Il s'agit de mieux connaitre leurs localisations, règles et usages, leurs cadres juridiques et leurs histoires, les services sociaux, écosystémiques qu'ils rendent et les risques encourus s'ils disparaissent, mais aussi les communautés d'usage qui en prennent soin.

Le choix des critères définis pour documenter ces communs a fait l’objet d’un travail coopératif approfondi, mais nécessairement lié à l’expérience subjective des membres du groupe de travail. Il ne prétend donc pas être exhaustif, encore moins définitif.
La proposition est cependant de les retenir à ce stade de l’expérimentation, afin d’aboutir dans un premier temps à une carte qui donne à voir et à comprendre le nombre, la richesse, la diversité, les usages ainsi que l’utilité sociale et écologique de ces « lieux en communs ». Cette première cartographie expérimentale élaborée en commun sous licence libre « Creative Commons » pourra alors dans un deuxième temps servir de base à un projet universitaire ou professionnel plus ambitieux, destiné le cas échéant au grand public et à leur mise en réseau.

Alors si vous connaissez ou mieux encore, si vous êtes impliqué-e en tant qu’usagère ou usager dans la défense et la gestion d’une zone humide, d’une estive ou d’un alpage montagnards, d’une forêt, d’une section de communes, d’un système d’irrigation gravitaire (…) anciens ou récents, nous vous invitons dès maintenant à contribuer à la construction expérimentale d’une première version de ce projet que nous nous proposons de baptiser « Atterrir » en hommage à Bruno Latour.